Rendements fourragers : du méteil pour compléter le maïs fourrager

De nombreux éleveurs ont aujourd’hui pour principale préoccupation la sécurisation de leur système fourrager. En effet, les rendements fourragers sont devenus très variables, notamment lors des sécheresses estivales auxquelles nous sommes de plus en plus confrontés. 

Pour palier à ces déficits fourragers épisodiques, Sébastien Juliac expose en vidéo des stratégies pour se prémunir des fluctuations des rendements fourragers. Toutes les informations présentes dans cet article sont tirées de cette vidéo de la Chambre d’Agriculture de l’Aisne et des propos de Sébastien Juliac, responsable du service élevage de cette chambre.

Une des stratégies évoquées est la diversification des systèmes fourragers par le méteil. Pour information, le méteil est l’association de graminées et de légumineuses. Les graminées servent alors de tutrices aux légumineuses et ce méteil, une fois récolté (en ensilage, enrubannage ou en grain), peut être utilisé en tant que fourrage. 

L’exploitation et les objectifs

Un projet cofinancé par les fonds européens agricoles en partenariat avec la région des Hauts de France a simulé l’introduction de méteil dans une exploitation de polyculture élevage laitier dont le maïs représente dans la situation initiale 50 % de la SFP. L’objectif est de substituer dans la ration hivernale 3 kg de maïs ensilage par du méteil (dans ce cas récolté précocement avant l’implantation du maïs). 

Données de l’exploitation support : Lait polyculture en potentiel limité

Les hypothèses de travail

Scénarios climatiques et rendements

3 scénarios climatiques ont été retenus : 

1 – Année standard

2- Année dite favorable avec des pluies régulières au printemps et en été

3- Année sèche avec des épisodes sans pluie  pendant plusieurs semaines tant au printemps qu’en été

Rendements obtenus selon scénario climatique

Conclusion

Cette stratégie repose sur la résilience de certaines cultures face aux aléas climatiques et l’alternance au cours de la saison climatiques de périodes plus ou moins favorables aux cultures fourragères. Elle implique aussi de repenser l’organisation du travail sur l’exploitation compte tenu de la multiplication des chantiers de récolte.

La conclusion générale à en tirer est que la diversification n’a que peu d’effet sur l’EBE (Excédent Brut d’Exploitation) et le coût alimentaire lors des années classiques dites d’abondance sans aléa climatique trop important. Mais lorsque les conditions climatiques sont plus contraignantes et difficiles, cela devient intéressant pour pallier au possible manque de fourrage. A titre d’exemple, un méteil tirera parfaitement son épingle du jeu dans le cas d’un printemps humide et des conditions séchantes en fin de cycle. 

Construisez votre stratégie de façon pragmatique, sans succomber aux effets de mode car les erreurs techniques se payent cash dès que les conditions météorologiques se dégradent. Les pistes de réflexion que nous avons abordé dans cette vidéo sont adaptées aux conditions actuelles. Si les conditions du réchauffement climatique venaient à s’intensifier et les épisodes de sécheresses la norme, il faudrait réfléchir à des mesures plus structurelles.

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